PRÉSENTATION
Sophie Fleury enseigne à l'ESA depuis 2022 dans le Cycle Licence. Architecte DPLG (ENSA Versailles) et architecte du patrimoine (École de Chaillot), elle a enseigné au sein de plusieurs ENSA en tant que maître de conférences associée dans les 2 cycles du cursus et dans différents champs, au cours des 10 dernières années.
Sa pratique professionnelle s'est développée en 3 temps. A partir de 2000, elle a travaillé un peu moins de 10 ans à l'Atelier Henri Gaudin, dont 4 ans en tant que chef d'agence. En 2009, elle a créé sa propre structure So Far. Depuis 2021 elle est en parallèle directrice de projets – notamment patrimoniaux – au sein de l'agence CALQ.
Voir en ligne :So Far
ENSEIGNEMENT
Projet d'Architecture
Formation Initiale, Cycle Licence
En matière d'enseignement, il y a 3 principes auxquels je suis attachée et que je souhaite défendre :
1/ Le premier est que tout acte de bâtir participe d'un processus de transformation, qu'il s'agisse de transformer un bâtiment (un édifice, une entité bâtie) ou qu'il s'agisse de transformer un site (un lieu, un contexte, un milieu, un environnement).
Qu'on le veuille ou non, il préexiste toujours quelque chose que l'intervention de l'architecte va modifier. Ce qui signifie que cette notion de transformation ne doit pas se limiter à une typologie d'édifice ou à une période historique spécifique, encore moins à une échelle donnée. En effet, le "déjà-là" interroge le passé, le présent et le futur des territoires, des villes et des architectures.
2/ La seconde idée est que l'enseignement du projet architectural et urbain doit s'envisager comme un acte "partagé". C'est un acte partagé qui doit dépasser les clivages entre les différentes disciplines en convoquant des savoirs et des savoir-faire pluriels. Pour ce qui relève de la transformation, je privilégie les champs de l'histoire et de la construction dans une démarche à la fois expérimentale et savante. Cette démarche est expérimentale, parce que l'intuition et les essais prospectifs restent des outils indissociables du processus de conception dans le champ de la transformation ; cette démarche est également savante, parce que toute entreprise de transformation repose sur la possibilité de son expertise, qu'elle relève de la connaissance historique ou des caractères physiques des édifices.
3/ La troisième idée est que les écoles d'architecture ne sont pas simplement des écoles professionnelles. Enseigner, c'est former les étudiants à la réflexion, c'est favoriser leur autonomie intellectuelle pour qu'ils soient capables de prendre la mesure des enjeux auxquels ils seront confrontés dans leur pratique professionnelle.
Sachant que les écoles forment aux métiers de l'architecture et de la ville, et pas uniquement à la pratique de la maîtrise d'œuvre. Ce qui signifie que l'enseignement du projet, dans le cadre de la formation initiale, n'a pas vocation à tendre vers l'enseignement d'une pratique opérationnelle d'agence. Pour autant, cette formation initiale doit être capable de délivrer aux étudiants les outils nécessaires pour qu'ils puissent intégrer une future pratique professionnelle.